Martin 0-17 1923

Fiche technique : 

• Dos, table et éclisses en acajou (mahogany) 
• Touche en palissandre brésilien (brasilian rosewood) 
• Manche profil V en acajou 12 frettes hors-caisse 
• Slot head (tête ajourée)

Bien qu’antique cette guitare n’est pas un fossile, en effet celle-ci est restée, malgré ses 83 ans, dans un état impeccable et entièrement d’origine. Autant vous dire que ce n’est pas l’instrument que vous trouverez facilement dans les crèmeries hexagonales ou même ailleurs et si vous ne me croyez pas, faites une recherche sur le ouebe comme dirait Gotlib, ainsi vous vous rendrez compte du caractère et de la rareté exceptionnel de cette guitare et, par extension, de l’aubaine mise à votre disposition par notre établissement en passe de devenir une véritable institution mondiale et ce, grâce à l’impulsion de son fondateur qui tient malheureusement, de par sa modestie légendaire, à conserver l’anonymat.

Sachez simplement que les autochtones du 9ème lui ont décerné le titre honorifique de « Grand Bachaga » et que tout le monde se découvre rien qu’en entendant son « blaze » (argot du quartier). Les pros du spectacle, eux, l’appellent tout simplement le Mentor (oui, mais c’est un gentleman).

Pour en revenir à l’instrument, cette antiquité est donc une Martin 0-17 de forme classique, c’est-à-dire qu’elle a le même gabarit qu’une guitare classique, forme standard de presque toutes les guitares acoustiques de l’époque (la Dreadnought peu développée, n’arrivera vraiment qu’en 1931-34).

Le manche 14 frettes n’étant pas encore inventé (voir article sur l’OM-45), elle est donc dotée d’un manche 12 frettes hors-caisse à tête ajourée et il faudra donc attendre le début des années 30 pour voir des 0-17 (et des 0-18) à 14 frettes et à tête pleine. Pas de métal de renforcement (la T-bar ne sera adoptée elle aussi qu’en 1934 pour les manches à 14 frettes) dans ce manche mais un simple « insert » en ébène ; conséquence : le poids total de cette guitare ne dépasse pas 1,5 kilogramme...

Tout en acajou, excepté la touche en palissandre brésilien, la 0-17 dégage peu d’aigus, elle ne génère pas trop de graves non-plus du fait de la petite taille de son corps, mais elle est très présente en médium et c’est ce qui en a fait à l’époque un modèle très prisé par les guitaristes de blues ou de bluegrass adeptes du finger-picking.

Cependant, le son de cette guitare peut réellement surprendre et trouver sa place dans bien d’autres styles musicaux, je vous conseille donc vivement de l’essayer et l’essayer, c’est presque l’adopter puisque, à moins de nous la voler, cette 0-17 n’est qu’à louer et s’appelle donc reviens.

« Locarum gaudium »